La civilisation humaine possède de toute évidence ses origines au Ve millénaire en Mésopotamie. Ainsi, pendant près de trois milliers d’années, cette dernière a donné naissance aux plus grandes puissances du monde d’alors. Auteure de nombreuses inventions telles l’écriture et l’astrologie, la Mésopotamie a imprimé ses marques sur la plupart de ses voisins du Moyen-Orient.
Par ailleurs, tout comme l’écriture, l’astrologie en Mésopotamie n’était accessible qu’au roi et aux hauts dignitaires. Elle était essentiellement liée à la divination qui laissait penser que les mouvements astraux annonçaient des desseins divins sur les hommes et les événements. Au fil du temps, l’astrologie mésopotamienne a connu des avancées remarquables qui la font demeurer jusqu’à nos jours.
Alors, quels étaient les fondements de l’astrologie en Mésopotamie ? En quoi consistait la pratique astrologique mésopotamienne ? Quels rapports établit-on entre l’astrologie mésopotamienne et celle contemporaine ? Retrouvez les réponses à ces préoccupations dans le contenu de cet article.
Bref aperçu de la Mésopotamie
La région historique de la Mésopotamie a laissé à l’humanité un grand héritage. Nous présentons ici quelques indices pour mieux connaître la Mésopotamie.
Où se situe la Mésopotamie ?
Mésopotamie vient des termes grecs meso (au milieu de) et potamós (fleuve). Elle désigne ainsi une terre entre les fleuves. Située au Moyen-Orient, on pourrait situer aujourd’hui sa majeure partie au niveau de l’actuel Irak. Elle est délimitée par le Tigre et l’Euphrate.
Le berceau des civilisations
Comme indiqué précédemment, la Mésopotamie a été identifiée comme le gisement des premières sociétés humaines. En effet, on y a repéré les traces des Sumériens, des Akkadiens et des Babyloniens. Ces peuples y ont perfectionné les premiers savoirs que sont : l’écriture, la littérature, la géométrie, l’arithmétique. Dans cette région historique, on note également des avancées majeures en agriculture. Il ne faut surtout pas négliger l’astrologie, qui trouve au sein de ces peuples toutes ses lettres de noblesse.
Les textes astrologiques en Mésopotamie
Il convient de rappeler avant toute chose que l’astrologie est liée à l’astronomie et donc leur étude reste indissociable. L’astrologie en Mésopotamie était basée sur des textes. Ces derniers, après des travaux effectués par des experts, sont réunis en cinq catégories. Il s’agit des rapports réguliers, Goal-Year Text, almanachs, et des éphémérides.
Les rapports réguliers
Encore appelés rapports d’observation régulière, les rapports réguliers sont des documents qui collectent pendant une période de six ou sept mois par an, les événements relatifs à la lune, au soleil, aux planètes et à la météorologie. On peut y retrouver les premières visibilités de la Lune, les durées des périodes lunaires, les éclipses possibles, les solstices et équinoxes. On y trouve aussi des informations liées à l’économie, à la politique et à l’évolution des eaux fluviales.
Les Gold-Year Texts
Les textes dits Gold-Year Texts constituent des documents qui présentent l’ensemble des phénomènes prévus pour une année donnée. Au fait, sur la base des observations effectuées au cours de précédentes années et qui sont renseignées dans le document, on procède à une prédiction d’éventuels phénomènes sur un astre précis. Les Gold-Year Texts indiquent ainsi la parfaite maîtrise du cycle événementiel des astres, et ce, grâce à l’avancée considérable de l’astronomie dite prédictive.
Les almanachs
Les almanachs constituent une autre forme de rapport d’observation qui rapporte les positions d’un astre dans le ciel pendant une période de douze à treize mois. Cette forme de rapport d’observation se subdivise en deux. La première se charge de la localisation des astres en tenant compte de leur position dans le ciel. La seconde, quant à elle, rapporte les conjonctions des astres avec les étoiles normales et mentionne leurs déplacements.
Les éphémérides
La toute dernière catégorie, et la plus importante de toutes les catégories est celle des éphémérides. Les documents dits éphémérides présentent l’évolution et la croissance de l’astronomie prédictive mathématique. En effet, ce sont des tables composées de colonnes qui rapportent les dates ou positions d’événements périodiques précis relatifs à la lune ou à une planète. La procédure adoptée consiste à employer deux systèmes de modèles différents pour effectuer le calcul des déplacements.
Les prédictions astrologiques
Pour maîtriser les déplacements des astres et être en mesure d’en prévoir pour l’avenir, les savants mésopotamiens se sont servis des divers types de textes précédemment exposés. Ainsi, nous identifions la prédiction non-mathématique et la prédiction mathématique.
La prédiction non-mathématique
La première forme de prédiction se fait généralement sur la base de simples calculs arithmétiques et n’est de ce fait pas considérée comme mathématique. Cette forme de prédiction prend sa racine des textes dits de rapports réguliers, des almanachs et surtout des Goal-Year Text. Elle est purement théorique et se fait par l’application des données existantes sur les cycles lunaires et planétaires.
La forme de prédiction dite non-mathématique consiste alors en la mesure de la position dans le ciel des étoiles et des planètes. Cette mesure était basée sur ce qui est disponible et n’offre pas les moyens de prédire de prochains phénomènes.
La prédiction mathématique
Vers les derniers siècles de l’antiquité, on constate l’émergence d’une nouvelle forme de prédiction qui se focalise entièrement sur les calculs mathématiques. Elle se défait alors de la procédure basée sur l’expérimentation. La forme mathématique de prédiction se sert des textes de procédures purement théoriques, mais surtout des éphémérides.
Elle utilise aussi des tables de calcul qui permettent d’identifier ce que l’on envisage de prévoir. Il peut s’agir du moment et de la longitude d’un certain phénomène lunaire ou planétaire, ou des intervalles existant entre deux ou plusieurs phénomènes. Ce qui rend de pareils détails possibles est l’éphéméride.
En réalité, une éphéméride comporte une série de colonnes de nombres qui notent des dates ou des positions relatives au phénomène observé. Elle comprend aussi des colonnes notant les autres types d’informations importantes pour ce que l’on désire prévoir. Qu’il s’agisse de la vitesse ou de la latitude la Lune, de la longueur du jour et de la nuit, des corrections à apporter sur la longueur du mois, ou de toute autre information, sa place se trouvait sur l’éphéméride.
En ce qui concerne les lignes d’une éphéméride, elles se chargent de prendre note des éventuelles évolutions attendues d’un même phénomène à chaque période. Il y eut alors deux systèmes d’analyse : les systèmes A et B.
Dans le premier système, les séries de nombres étaient marquées par des fonctions dites en escalier. Il permet de considérer les divers changements de valeur qui s’opéraient au cours de la progression de l’astre. Le second système, en ce qui le concerne, permet de tenir compte de la progression linéaire et de la vitesse apparente de l’astre.
Toutes ces suites de nombres combinées ont permis aux chercheurs d’établir des modèles mathématiques prédictifs sous forme de fonctions. Toutefois, les savants de Babylone utilisaient des formes beaucoup plus simples. De même, le système de modélisation introduite par les Babyloniens fut d’une importance capitale dans l’histoire de la pensée scientifique.
Contribution mésopotamienne à l’astrologie contemporaine
L’astrologie mésopotamienne n’est pas restée que prédictive sur la base d’astronomie. La période achéménide constitue une période très cruciale pour l’astrologie sous sa forme actuelle. En effet, la définition des douze signes du zodiaque représente une avancée décisive mésopotamienne pour ce que l’on appelle horoscope de nos jours.
Toutefois, le développement de l’astronomie n’a pas été sans impact sur les bases de la divination. De façon concrète, le fait que les savants astronomes pouvaient prévoir l’évolution des plantes les amena à penser que les mouvements astraux pouvaient également influencer les individus. Ils établissent ainsi un lien entre phénomènes planétaires et naissance d’un humain. Ce qui marque le début de l’astrologie horoscopique en Babylonie.
L’horoscope babylonien détermine alors le destin de l’enfant sur la base des éléments appelés sept corps célestes fondamentaux. Grâce à ce type d’horoscope, l’astrologie se tourne vers l’individu et rompt avec les préceptes traditionnels. Plus de deux milliers d’années sont passées et l’astrologie horoscopique issue de l’astrologie mésopotamienne persiste.
Que retenir ?
De millions de gens par le monde se soucient désormais de leur horoscope. Ces derniers sont persuadés que leur destin est dans les astres. Si cela s’avère possible, c’est grâce à l’astrologie inventée par les Babyloniens en Mésopotamie il y a environ 5 000 ans. Rappelons que la Mésopotamie, identifiable dans l’Irak actuel, est la région qui a vu naître les plus grandes civilisations de l’existence humaine.
Partie des normes astronomiques que les savants associaient à la divination courante dans les sociétés d’alors, l’astrologie horoscopique représente le plus grand héritage que nous ayons eu des grands esprits qui ont habité la Mésopotamie. Bien sûr qu’on n’oubliera pas les avancées connues dans l’écriture, dans la littérature et dans l’agriculture. En effet, elles ont été à la base de l’évolution que connaît le monde actuel.